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Atelier d’Énergétique Traditionnelle

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2024 - L’ANNÉE DU DRAGON DE BOIS - Lóng 龙

Stéphane le 2024-01-21 -

Chaque année, à l'intérieur d'un cycle de 12 ans du calendrier luni-solaire chinois, on associe l'un des 12 animaux de l’astrologie chinoise. Ainsi, les personnes nées dans les années 1940, 1952, 1964, 1976, 1988, 2000, 2012, ou 2024 appartiennent-elles toutes au signe du Dragon (龙). En plus de l'influence du patron animal, il faut tenir compte de l'effet des 5 éléments de Wuxing.

C’est ainsi que le Nouvel An chinois 2024 est sous les auspices du dragon de bois. Il incarne l’éveil du printemps et est lié au vert et au bois. La période de son règne, du 10 février 2024 au 28 janvier 2025, promet chance et prospérité. Selon l’horoscope oriental, c’est le signe le plus puissant, symbolisant le pouvoir, la force et l’énergie. L’élément Bois (木) est la personnification de la croissance, du développement et d’une nouvelle vie.

Le dragon est considéré comme l’incarnation du principe masculin, Yang. Il règne d’une main ferme, et subordonne le monde à sa volonté. Son élément natif – la Terre (土), signifie stabilité, fiabilité. Alors que 2024 passes sous le signe du Dragon de Bois, d’importants progrès seront réalisés. La Terre nourrit le Bois, se remplit d’énergie, favorise une croissance rapide.

Tous les dragons asiatiques sont considérés comme bienfaisants, contrairement au dragon occidental censé d’être un monstre hideux, malfaisant, symbolisant la terreur et le mal… Le dragon est la seule créature mythologique du zodiaque chinois. Animal mythique, légendaire, prodigieux, il incarne force majestueuse et puissante, intelligence et fortune. Sa capacité de soulever des vagues gigantesques dans les fleuves et les océans, de lancer des éclairs et de faire gronder le tonnerre, souffler le vent et tomber la pluie font qu’il soit l’incarnation sublime de la beauté universelle. C’est pour cela que les empereurs chinois ont déclaré qu’ils étaient des incarnations du dragon, afin de rehausser leurs autorité et prestige suprêmes. C’est ainsi que le dragon est devenu le symbole du pouvoir royal, ce qui a contribué à attribuer à cet animal chimérique quelque chose de fantastique et de sacro-saint.

Aux yeux des gens du commun, le dragon est un symbole de bonheur et de chance, raison pour laquelle il est tant aimé par le peuple chinois.

Les enfants nés l’année du Dragon sont privilégiés, passionnés, volontaires, indépendants et sont censés connaître une destinée prospère, pavée de joies et de succès. Ils sont, aussi, déterminés, et rien ne les arrête… En outre, ils portent chance à leur famille.

L'année du Dragon, qui n'arrive que tous les douze ans, est donc l'année par excellence pour mettre un enfant au monde et déclenche un véritable baby-boom, un bond démographique, (de 5 à 10%) avec l'arrivée sur terre de millions de « petits dragons ».

Mais quel est donc cet animal étrange qui hante l’imaginaire des Chinois depuis des milliers d’année ?

Le dragon était considéré comme un animal fabuleux dans la Chine antique. Bien que personne n’en ait jamais vu, les ouvrages historiques en font ample mention. Dans le très ancien Livre des Mutations, (Le Yi Jing 易经), qui date du Ier millénaire avant l'ère chrétienne, époque des ZHOU (1027-256 av. J.-C.), il est déjà question du « dragon ailé volant dans le ciel », tandis que les légendes populaires parlent du « dragon qui descend vers l ’océan ». En fait, cette créature imaginaire fut d’abord, en Chine, un des totems des tribus primitives. À mesure que se développait la société, l’image du dragon s’enrichit et prit des aspects tout nouveaux : c’est ainsi que l ’animal a pris des noms différents et des formes très variées.

Un certain nombre de légendes concernant l'origine des dragons ont fait leur apparition tout au long de l'histoire de la Chine. Parmi celles-ci, la théorie de l'adoration de totems reste la plus populaire.

À l’origine, le dragon était probablement le totem de la tribu des « Taigao », puis il devient le dieu-totem vénéré en commun par toutes les tribus. Vers la fin de la société primitive, soit avant la dynastie des Xia (vers 2070-1600 av. JC) apparut un puissant groupe de tribus, qui choisit le dragon comme totem, afin de rallier les autres tribus. Le chef du groupe de tribus, pour affermir sa position, s’appropria ce totem et se dit être « de la race du dragon », « le fils du dragon ». Il paraît que ce fut Huangdi (l’empereur Jaune) qui le premier agit dans ce sens. Il lance une série de guerres contre neuf tribus dans la vallée du fleuve Jaune. À chaque victoire emportée sur un autre clan, le dragon incorporait à son image, un des traits du clan vaincu. Ceci explique pourquoi le dragon est un symbole composite, qui a neuf ressemblances (« jiu si ») comportant les attributs de neuf autres créatures : les yeux de lièvre, les cornes du cerf, la tête de cheval, de porc, de bœuf, de chameau…, le nez trompe d’éléphant, en forme de « RUYI », les pattes de félin, la crinière du lion, la queue du serpent, le corps aux écailles du poisson et, enfin, les griffes de l’aigle.

Par ailleurs, la description du Fleuve Jaune (« Huanghe ») attire l’attention sur la ressemblance de son tracé à celle de la forme d’un dragon.

Tout comme disait Wen Yiduo, homme de lettres moderne, la civilisation du dragon « fut le noyau de la civilisation millénaire de Chine ». Le dragon, attribut spirituel du peuple chinois, est profondément enraciné dans la tradition culturelle et historique accumulée depuis des millénaires sur le vaste territoire chinois. Le dragon est l’esprit du peuple chinois. Le dragon c’est la Chine. Il est donc la figure symbolique la plus répandue. L’expression très célèbre, « long de chuanren » (les descendants du dragon), est encore employée pour désigner le people chinois.

En Chine, le dragon symbolise la vie. Il est la force créative et vivifiante, le symbole de la puissance impériale. Étant l’intermédiaire entre le Ciel et l’Empereur, le dragon transmet à ce dernier la force cosmique qui permet à l’ordre de régner et à la vie de se développer de manière harmonieuse. Si les rythmes sont oubliés, si la vie cosmique ou sociale est désorganisée, seul l’empereur, détenteur du mandat céleste, a le pouvoir de régénérer sa force créatrice et de rétablir l’ordre. S’il manque à ce devoir, le dragon céleste lui retire le mandat du Ciel et il n’est plus alors habilité à agir en tant qu’Empereur… On raconte qu’à l ’époque des Xia, les dragons apparaissaient chaque fois que les rythmes étaient troublés et que la force qui permettait aux souverains des XIA de régner était affaiblie.

L’essence du dragon est le YANG, mais les dragons sont à la fois YIN/YANG, Eau et Feu, les deux principes opposés et complémentaires dont les interactions régissent l’univers comme la vie des hommes. Les dragons sont en même temps oiseau et poisson, pluie et terre, lune et soleil. Le fait que le dragon soit à la fois associé à la pluie bienfaisante et à la lumière et donc au feu n’est pas du tout contradictoire : il s’agit dans les deux cas d’un élément YANG. Lorsqu’il crache du feu, c’est celui du ciel annonciateur d’orage et de pluie fertilisante.

Dans les théories taoïstes, la montée du principe YANG, qui est celle de la végétation, du renouvellement des cycles, annoncée par le tonnerre, est figurée par un dragon ascendant. Il correspond au printemps et à la couleur verte. Il s’élève dans le ciel à l’équinoxe de printemps et s’enfonce dans les profondeurs de la terre à l’équinoxe d’automne.

Le dragon joue un rôle essentiel dans la théorie des cinq éléments. Les 5 frères du dragon correspondent aux 5 éléments :

  • JUELONG : l’immortel génie du BOIS
  • ZHILONG : l’immortel génie du FEU
  • SHANLONG : l’immortel génie du METAL
  • YULONG : l’immortel génie de l’EAU
  • GONGLONG : l’immortel génie de la TERRE

Pouvant être dissimulé entre les nuages, roulé en boule, montant vers le ciel ou descendant vers la terre… les dragons ne sont pourtant pas exclusivement associés à l’empereur. À l’équinoxe du printemps, les dragons montent de la mer pour apporter de la vie à la terre, de la pluie. Ils symbolisent également le Dao (la voie) et apparaissent fréquemment transportant des immortels dans le cadre de la transcendance vers une vie nouvelle. Le symbole du dragon embrasse tous les niveaux de la société.

La cour impériale n’ayant pu obtenir complètement le monopole du dragon (et afin d’atténuer cette mesure d’interdiction), il est décidé alors que l’usage du dragon à cinq griffes sera d’exclusivité de l’empereur, faisant ainsi la distinction entre les classes sociales supérieures et inférieures. Ce monopole impérial sera renforcé par la suite sous les dynasties Ming et Qing.  Le peuple comme les princes avaient donc aussi droit à l’usage du motif du dragon mais à 3 et 4 griffes. Et c’est ainsi que l’on voit apparaître le dragon serpent a 3 griffes. Il a la même forme que le dragon nuage, sa seule différence étant le nombre de griffes. Il sera moins féroce et moins ambitieux, plein de simplicité, de candeur et de douceur.

Depuis la dynastie des Han (206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.), tous les empereurs disaient qu’ils descendaient du dragon. C’est ainsi que :

    •  La face du dragon symbolise le visage de l’empereur
    •  Le corps du dragon symbolise le corps ou la santé de l’empereur
    •  Et que se mettre la robe du dragon symbolise s’introniser.

Il est très important d’analyser le motif du dragon en association avec d ’autres motifs :

  • La perle (zhu) : symbolise l’énergie du Yin Yang, le tonnerre, le message céleste de santé et de trésor, la gloire et la puissance, la lune, l’œuf, le joyau de l’omnipotence, la sagesse du chef, la perfection de sa pensée et de ses ordres. En outre, on l’associe au Bouddhisme et au Taoïsme. Elle était le « chimu » (protubérance sur la tête) des dragons de la période HAN. L’association « dragon/perle » est un motif iconographique difficile à interpréter. La perle, considérée dans la tradition chinoise, comme l’un des huit objets précieux, est aussi le joyau merveilleux qui éclaire et apaise les âmes, égarées dans le flot des renaissances. Elle est enfin, sur un plan allégorique, le symbole de trésors cachés. Or, l’une des fonctions du dragon, est de veiller sur des trésors engloutis (voir la légende du Roi-Dragon).
  • Les nuages stylisés : symbole de bonne chance, bon augure pour l ’empereur et la société depuis les Han.
  • Le phénix : l ’association du motif dragon + phénix, apparu sous les Shang (vers 1600-1046 av. JC), symbolise le pouvoir impérial et est devenue très en vogue sous les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1911) tout en étant aussi un motif très populaire en dehors de la cour. Sous le Han, il était associé au pouvoir créatif de Yang, et après au principe cosmique de Yin.

Ainsi le motif du dragon, le plus significatif de toute la grammaire décorative des arts de la Chine, est un motif très cher aux chinois et omniprésent encore aujourd’hui. On le voit depuis toujours et partout. Il sert aussi bien à designer l’empereur qu’à illustrer : les bronzes, les jades, l’architecture, les céramiques, les tableaux, les sculptures, les vêtements, les emballages de certains produits, les noms propres, les légendes populaires, le drapeau de Qing (dynastie 1644 – 1911), les bannières, les expressions populaires…
 

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Lóng 龙

Conformément aux mythes chinois, le dragon possède neuf fils représentés par différents personnages et dont les illustrations sont largement utilisées dans les décorations architecturales et, plus spécialement, dans les palais impériaux. Les neufs fils apparaissent, régulièrement, dans les ornements et les sculptures des bâtiments comme par exemple, dans la Cité Interdite, à Pékin, où on peut les admirer :

  • Bixi (赑屃 Bìxì) — aîné, en forme de tortue avec des dents pointues. Il aime transporter des objets lourds et on le représente souvent sur les monuments et les tombes.
  • Qiuniu (囚牛 Qiúniú) — dragon à écailles jaunes. Il aime et excelle en musique ; couramment gravé sur les instruments musicaux.
  • Yazi (睚眦 Yázì) — avec un abdomen de serpent et une tête de léopard, il aime se battre et tuer ; habituellement évoqué sur les décorations pourvues d'une épée.
  • Chaofeng (嘲风 Cháofēng) — instinctivement aventureux. Ses représentations se retrouvent, généralement, sur les arêtes des toitures.
  • Pulao (蒲牢 Púláo) — connu pour ses pleurs bruyants et souvent incrusté sur les poignées des cloches.
  • Chiwen (螭吻 chīwěn) — vit dans les océans, hurlant et prenant plaisir à dévorer d'autres créatures. Il apparaît, fréquemment, sur les extrémités des faîtages des palais.
  • Bi'an (狴犴 Bì'àn) — épris de justice, il figure, très souvent, debout sur les portes des prisons.
  • Suanni (狻猊 Suānní) — en forme de lion, il se complaît dans sa position les jambes croisées entouré d’une odeur d’encens. Il sert souvent de base à la création des ornements de portes-encens et de sièges dans les temples bouddhistes.
  • Fuxi (负屃 Fùxì) — le plus proche du dragon chinois standard, on le retrouve généralement sur des tablettes en pierre.

A cette époque, les gens « ordinaires » ne pouvaient posséder d’objets décorés avec des dragons, ce motif étant réservé à la cour impériale.

Sujet populaire, historique, artistique, scientifique, le dragon, étrange et mystérieux, exerce une fascination universelle. Les Chinois adorent cet animal hybride et mythique, crachant le feu, volant, rampant, se cachant dans l’eau, sous la terre ou dans le ciel, symbole du pouvoir, de la chance, fascinant petits et grands depuis la nuit des temps.

Le caractère chinois du dragon 龙 (prononcé lóng) figure, souvent, dans la composition des noms. Pour exemple, les célèbres acteurs Jackie Chan (成龙 Chénglong « devenir dragon ») et Bruce Lee (李小龙 Lǐ Xiǎolong « le petit dragon »).

Le mot dragon « LONG » entra dans la composition de plusieurs noms chinois :

  • Trône : « longyi »
  • Lit : « longchuang »
  • Bureau : « long an »
  • Chapeau : « long guan »,
  • Langouste : longxia
  • Robinet : longtou (tête de dragon)
  • « Longshan » (culture Néolithique)
  • « Longguan » (nom d ’un four de céramique), etc.

Pour la petite anecdote, en l’an 2000, le motif du dragon fut utilisé sur un billet de banque chinois commémoratif du grand événement simultané : l’année du dragon et le passage au nouveau millénaire.

Bonne année du Dragon de Bois 2024

Article rédigé par Lilian

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